Le Chronographe
Le Chonographe, centre d'interprétation archéologique métropolitain, est implanté au coeur du site archéologique de Saint-Lupien, à Rezé.
Enclencher le comptage, stopper, remettre à zéro, mesurer l'intervalle de temps écoulé, puis tout recommencer : telles sont les actions que permet le chronographe, cette montrer capable d'indiquer la durée d'une observation. Après de longues délibérations, ce mot issu du vocabulaire de l'horlogerie fut choisi pour baptiser le centre d'interprétation archéologique de Saint-Lupien.
Ce nouvel outil serait donc la métaphore d'une machine à remonter le temps, l'enrouler et le dérouler : une belle image pour dire l'écriture de l'histoire, comprendre la fabrique d'une ville et d'un paysage, et saisir l'essence de la recherche en archéologie.
Tout au long de l'année, le Chronographe suit l'actualité archéologique des fouilles préventives et programmées dans la métropole de Nantes. En lien avec la Mission de l'Archéologie de Nantes Métropole et de l'Inrap, le Chronographe met en place expositions, rencontres, visites et ateliers.
1% artistique du bâtiment
"Doner à lire l'architecture d'une autre façon, la faire basculer dans une autre dimension qui sera celle de la relation à l'histoire du territoire, de la fiction, de la poésie, en utilisant très peu d'artifices.", ainsi Bernard Calet qualifie son projet rezéen intitulé Servante. L'artiste s'est imprégné à la fois du contexte archéologique et de la situation signalétique du belvédère : sur trois niveaux, il vient poser des lignes de néon vert, dont la couleur est très proche de celle des lucioles, coléoptères adeptes des espaces herbacés, le long des cours d'eau. Clin d'oeil au temps où le flux de la Loire pulsait au coeur de Ratiatum.
Par le titre de son installation luminescente, l'artiste convoque le champ du théâtre, où la servante désigne une veilleuse, allumée au milieu de la scène juste avant la fermeture. La superstition a façonné un récit plus fantasque pour expliquer la présence de cette lueur qui vacille dans les théâtres vides : elle apprivoiserait les fantômes.
Telle une vigie, Servante témoigne de l'attention particulière portée ici au passé des habitants de Ratiatum, et à la valeur de palimpseste qu'incarne cet environnement. Des profondeurs de la tere de Saint-Lupien jusqu'au sommet du belvédère de Chronographe, l'histoire aparaît comme une matière oublieuse et inachevée, qu'il faudrait pétrir au présent pour en faire surgir de nouveaux sens.
Par immatérialité vibrante de la lumière, l'artiste cerne le caractère impermanent de l'histoire, qui se construit au fil d'hypothèses conjuguant faits avérés, objets archéologique élucidés et conjectures fabuleuses.
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